Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les béquilles du jour

14 septembre 2011

Chouette, les devoirs.

Je donnerais cher pour m'éviter la corvée des devoirs. Mes enfants aussi.

Il y a deux cas de figure : soit ils n'ont pas du tout envie, soit ils ne sont pas trop récalcitrants.

Qu'est ce qui fait que les devoirs sont si pénibles finalement? Le fait qu'ils arrivent comme un cheveu sur la soupe, alors que la journée enfin s'est achevée? Car après la sonnerie finale, celle de quatre heures et demi, l'esprit reprend ses aises, il s'étire, sourit, et se détend. Place au défoulement, aux cris, aux colères nées de la fatigue et à la furieuse envie de balancer des coups de pied dans un truc. Puis la faim pointe son nez, et avec elle les perspectives gourmandes du goûter, meilleur repas de la journée.

L'espace entre le gouter et le bain n'est pas si long et pourtant il faut y caser le retour de l'école, le moment de détente, le moment de jouer ET les devoirs.  Je déteste le moment répugnant où je prends une voix de fausset pour déclarer qu'il est l'heure de faire les devoirs, comme si c'était la meilleure nouvelle de la journée. Quelle hypocrite ! D'ailleurs ils ne s'y trompent pas, leur figure s'allonge, leur regard se fige et les sirènes "oh non!" se mettent à hurler.

Mais parfois, de façon inattendue, l'un deux se sent d'attaque, il s'assoit gentiment à la grande table du séjour, ouvre son cahier de texte, y plonge son museau curieux et lit à haute voix ce qu'il doit faire. Il me tend son cahier, encore lisse et craquant en ce début d'année, et sourit à la perspective de recopier une poésie ou de faire une addition comme si nous allions commencer une partie de monopoly.

Il me semble que les devoirs sont une manière pour les enseignants d'impliquer les parents. Comme s'ils voulaient s'assurer que nous continuons à nous pencher sur la vie de nos enfants. Je les soupçonne d'espérer que nous en profiterons pour les éduquer, pour qu'ils deviennent des élèves appliqués, respectueux et studieux.

Quelle idée! Si nous avions compris comment les rendre calmes et attentifs nous l'aurions déjà fait! En fait nous espérons que les enseignants trouveront le moyen! Et que cela rejaillira sur leur comportement à la maison.

Non je ne suis pas démissionnaire, il n'y a qu'à voir le nombre d'explications que je donne chaque jour, sans compter les interdictions (suivies d'explications), les punitions (suivies d'explications) et les encouragements (suivies...). Et pourtant, soudain, mon fils me parle mal, ma fille crie, mon chien aboie et mon mari râle. Je ne dois pas être  douée pour l'éducation.

Ma béquille du jour, c'est de faire comme si tout allait bien. Je l'utilise souvent celle-ci, elle est usée jusqu'au moignon. Mon autre béquille c'est de me convaincre que je ne suis pas la seule dans cette situation.

 

 

 

Publicité
Publicité
10 septembre 2011

Précocité

 

Quand nos enfant grandissent, et que nous bénissons Dieu ou n'importe qui ou quoi faisant office de grand Manitou, il arrive parfois que l'expérience soit étoilée de surprises. Ma fille me déclare, avec le minois ravi que le zizi de son frère se dresse quand celui-ci est tout excité.

Comme ils sont encore à un âge tendre, je m'engage alors sur le glissant chemin  des grandes réalités de notre existence. Tout est dans la mesure des choses n'est ce pas? Trop en dire équivaudrait à les choquer, mais plus encore à choquer la morale. Je tiens beaucoup à ne pas les choquer, et nettement moins à la morale.  L'autre problème collatéral est que mes enfants ne manquent jamais de répéter à leurs mamies mes tentatives d'explication sur La Vie. Elle sont parfois très surprises de les entendre donner leur avis sur l'homosexualité ou la césarienne, ou encore les prêts bancaires.

Enfin, donc, me voilà sur le sujet de l'érection, en particulier celles intempestives de mon fils de sept ans et demi, et je trouve que vraiment ils pourraient attendre que j'aie bu ma deuxième tasse de café. Mon fils n'est pas franchement gêné, je décèle même une certaine fierté. Je m'attend à ce qu'il commence à se pavanner. Je clos donc le sujet en annonçant que c'est normal.

"Pourquoi, c'est normal?" me demande sa jumelle. Je me ressers vite du café. Oui, tient pourquoi c'est normal? Pourquoi à sept ans et demi, les garçons ont déjà des érections qui empêchent  leurs parents de déjeuner tranquillement?

Bon, bien, pas de soucis, je suis une mère moderne, une mère qui sait faire face aux questions de ses enfants, une mère qui n'a pas peur de la réalité, une mère qui éclaire leur chemin, et ne les laisse pas dans d'improbables fantasmes de substitution. Mais où est donc passé mon mari?

Je finis par dire (oh mon Dieu qu'ai-je fait?), que c'est pour qu'il puisse un jour faire l'amour avec une femme. Non mais quelle idiote! Je me jetterais aux ordures dans ces cas là. Seigneur je vous en conjure, empêchez-moi de dire de telles choses à deux enfants qui vous regardent avec  des yeux brillant de curiosité et une attention qu'ils ne porteront jamais à leur devoir d'école. "Faire l'amour"! Vous savez ce que ça signifie à leur âge? S'embrasser. D'ailleurs, je devrais m'en souvenir parce qu'un jour en revenant de l'école, mon fils ( toujours le même) a déclaré : "Ouf je suis crevé, j'ai fait l'amour tout l'après-midi." Le programme du CP a bien changé depuis mon époque...

Comment je m'en suis sortie? Je ne m'en suis évidemment pas sortie, j'ignore ce qu'ils ont compris ou pas, une chose est sûre, l'expérience vaut tous les discours car mon fils (toujours le même) a conclu " en plus quand je suis tout excité, à la fin ça me fait tout chaud au coeur!" Comme quoi, il en saura toujours plus que moi sur le sujet.

Brrr...j'en ai encore des frissons, rien que de penser à cette éprouvante conversation.



6 septembre 2011

Cendrillon

 

Je déteste faire le ménage. Je déteste.

Mais, je ne suis pas non plus très enthousiasmée par les mauvaises odeurs, les poils de chien, les vêtements qui trainent, et des poubelles qui débordent.

Bizzarement un phénomène émerge systématiquement quand je m'y colle : je suis en colère. Avant de commencer : je pense : quelle injustice! En le faisant je grogne : pff c'est dégoutant!, vers la fin je sature et déteste ceux qui vivent avec moi pour oser salir. Et j'en laisse toujours un peu. Je ne vais jamais jusqu'au bout. Suis-je la seule dans ce cas? Je vois cela comme une résistance passive, un pathétique abandon juste avant la ligne d'arrivée. Malheureusement, ça laisse une apparance de pagaille qui va à l'encontre de l'effort donné. Peut être que je le fais exprès?  Juste pour voir si quelqun aura l'audace de faire une réflexion du type : "Dis-donc, l'aspirateur, qu'est ce qu'il fait au milieu du salon?"

Mon mari me demande gentiment à midi, si j'ai encore mal au ventre, et je réponds : "pff, après une matinée de ménage, de toute façon je suis claquée". Croyez-vous qu'il compatit? Il lève les yeux au ciel et déclare, la Vérité à la bouche : "On le sait que tu détestes faire le ménage!". Et moi, l'air innocent : "Pourquoi dis-tu cela?"

Mais hourra, il me propose de financer une aide-ménagère. Il est au top mon mari.

2 septembre 2011

Vieille?

 

A partir de quand est-on vieux?

Quand on se fait appeler "Madame" ou quand on trouve que les clients de la discothèque font vraiment gamins?

Quand la conseillère-vendeuse de la parapharmacie regarde la peau de votre visage et vous entraine loin du rayon crème de jour, pour aller sur les pots noblement intitulés "Maturité", ou "Elixir de jeunesse" (comprenez celle que vous avez perdue), ou bien "rides d'expression"?

Quand vos enfants vous rassurent "mais non, tu n'es pas vieille!", alors que vous n'avez rien demandé.

Quand votre belle mère se penche sur votre crane que vous avez inconsciemment baissé pour sottement ramasser votre sac et vous déclare : "Hou là! Tu as vu que tu avais des cheveux blancs?". Inutile de lui répondre nonchalament "oui, mais pas encore assez pour me teindre", elle se détourne et vous lance "ah moi je ne me supporte pas avec des cheveux blancs! Ca fait négligé". Ramassez donc vos dents tant que vous êtes baissée.

Quand vous vous écriez avec joie "ça fait au moins dix...quinze...attends un peu...vingt cinq ans qu'on ne s'est pas vu?"

Quand votre petite nièce vous dépasse et déclare "il m'a trop gonflé" en remettant du gloss, à propos de tout, y compris le gloss.

Quand le dossier des fiches de salaire est vraiment plein à craquer, depuis dix ans.

Quand le dentiste vous met en garde sur le déchaussement des dents, la plaie des femmes à partir d'un certain age. La faute aux hormones... AH ! ça veut dire qu'on en a encore.

Quand le gynécologue vous dit : "mmh, la pillule, à votre age, je vous le déconseille." Oui, mais je ne suis pas encore assez vieille pour une ligature des trompes, alors je fais quoi?

Je me réjouis!!!

Car :

Je ne suis pas assez vieille pour la ligature, les bridges dentaires, le bridge, les teintures pour cheveux, le lifting, le traitement contre l'ostéoporose, l'endoscopie de prévention, les lunettes demi-lune pour lire sans étirer les bras comme l'inspecteur gadget.

Bref, je vieillis, et tant mieux ça veut dire que je suis en vie. (quelle hypocrite)

Enfin, la ride du lion, je m'y attendais pas encore...






1 septembre 2011

Jeudi 1 septembre 2011

Il y a trois phases, ou état, dans ma vie.

L'état normal, quand tout va bien : je supporte mon mari, je trouve que mes enfants sont plutôt sympa finalement, j'aime bien mon boulot (enfin celui qui correspond à mes études universitaires, pas l'autre), et mes cheveux sont trop secs.

 

L'état limite, quand je suis moins optimiste : mon mari voit trop ses copains, mes enfants prennent trop de place dans ma vie et pas assez à leurs devoirs, et mon boulot ne marche pas du tonerre, enfin celui qui correspond à mes études (l'autre n'est qu'alimentaire et pesant). Mes cheveux sont très secs, je ne sais plus comment me coiffer.

 

L'état "ça va pas fort". Je n'en suis pas trop fière de celui-là, c'est comme une vilaine sorcière qui m'habite, c'est ce que je me raconte quand je suis dans les autres états et que je souris avec bienveillance à mes sautes d'humeur. Quand je suis en "ça va pas fort", je trouve que mes colères sont justifiées, mon mari un gros macho fainéant qui ne fait rien que mettre les pieds sous la table avant de courir écraser un roupillon. Mes enfant me liment les nerfs consciencieusement et l'envie de les envoyer tout au bout du champs avec un canon humain me parait la seule solution raisonnable. Mes cheveux...j'envisage de me raser le crane.

 

Aujourd'hui, après avoir expliqué longuement que j'avais deux rendez-vous qui me prendraient toute la matinée, et que je ne pourais pas m'occuper des enfants, je sens mon mari dubitatif. En général, dans ces cas, je lui laisse le temps de se remettre,  de façon à lui permettre de gérer la crise (c'est à dire rester avec ses propres enfants quelques heures, la chair de sa chair, jusqu'à mon retour). Ni une, ni deux, le voilà qui prend les choses en main en me disant "tu as demandé à ta mère de les garder?".

Ma mère est depuis des années en proie à des difficultés profondes avec tout appareil téléphonique : sans fil, portable, fax... Donc, après avoir effectué chacun des numéro susceptibles de la contacter, je renonce ou bien je fais les un kilomètre et demi qui nous séparent pour lui parler en face.

Aujourd'hui, je n'ai pas le temps : je dois partir travailler. Il lance un très culpabilisant : "j'avais prévu d'aller à Marseille ce matin, j'irai cet après-midi." d'un ton de grande abnégation. "Parfait" lui réponds-je, en enfourchant ma bicyclette verte.

A la fin de la matinée, je trouve une maison vide, et malgré mes efforts, je ne sens aucune odeur de repas qui mijotte. Midi moins dix, il faut que je me bouge. J'envoie rapido un plat à base de poivron et de poulet dans la poele et mets de l'eau à bouillir pour y mettre un truc dedans pour accompagner. A ce moment je suis fumasse, la maison est exactement dans l'état où je l'ai quitté ce matin : relief de petit déjeuner, lave-vaisselle plein, odeur de poney malade dans les chambres...

A midi trente, mon mari arrive et là ce n'est pas un homme qui arrive, c'est un soldat, un guerrier épuisé, un type à qui rien n'a été épargné, un marin qui a essuyé une tempête. En fait il a voulu amener notre fils chez le médecin car celui-ci s'est blessé le petit doigt de pied. La blessure date de quatre jours, le doigt en question n'est ni tordu, ni bleu, ni même gonflé, mais notre fils s'en plaint beaucoup et a ainsi gagné le droit d'utiliser les béquilles de sa cousine.

Pour moi, fin de l'histoire. Mais lui, pauvre père naif, s'est fait avoir. Et il l'a mauvaise.  Alors autant se décharger sur moi, non ? Allez, mettons-nous à table, le plat que j'ai envoyé rapido n'a aucun succès, les enfants font une grimace qui me donne envie de leur demander quand ils comptent se prendre un appart à eux, et à la fin du repas, qui est parti aussitôt pour faire la sieste? Le marin. Bon vent.

Faut il préciser dans lequel des 3 états je suis en ce moment?

Publicité
Publicité
Les béquilles du jour
  • Comment s'en sortir quand on est une mère moyenne, une épouse moyenne, une professionnelle moyenne...Pas de conseil, pas de philosophie, pas de lamentations, juste du courage! enfin pas tous les jours.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité