Cendrillon
Je déteste faire le ménage. Je déteste.
Mais, je ne suis pas non plus très enthousiasmée par les mauvaises odeurs, les poils de chien, les vêtements qui trainent, et des poubelles qui débordent.
Bizzarement un phénomène émerge systématiquement quand je m'y colle : je suis en colère. Avant de commencer : je pense : quelle injustice! En le faisant je grogne : pff c'est dégoutant!, vers la fin je sature et déteste ceux qui vivent avec moi pour oser salir. Et j'en laisse toujours un peu. Je ne vais jamais jusqu'au bout. Suis-je la seule dans ce cas? Je vois cela comme une résistance passive, un pathétique abandon juste avant la ligne d'arrivée. Malheureusement, ça laisse une apparance de pagaille qui va à l'encontre de l'effort donné. Peut être que je le fais exprès? Juste pour voir si quelqun aura l'audace de faire une réflexion du type : "Dis-donc, l'aspirateur, qu'est ce qu'il fait au milieu du salon?"
Mon mari me demande gentiment à midi, si j'ai encore mal au ventre, et je réponds : "pff, après une matinée de ménage, de toute façon je suis claquée". Croyez-vous qu'il compatit? Il lève les yeux au ciel et déclare, la Vérité à la bouche : "On le sait que tu détestes faire le ménage!". Et moi, l'air innocent : "Pourquoi dis-tu cela?"
Mais hourra, il me propose de financer une aide-ménagère. Il est au top mon mari.