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Les béquilles du jour
1 septembre 2011

Jeudi 1 septembre 2011

Il y a trois phases, ou état, dans ma vie.

L'état normal, quand tout va bien : je supporte mon mari, je trouve que mes enfants sont plutôt sympa finalement, j'aime bien mon boulot (enfin celui qui correspond à mes études universitaires, pas l'autre), et mes cheveux sont trop secs.

 

L'état limite, quand je suis moins optimiste : mon mari voit trop ses copains, mes enfants prennent trop de place dans ma vie et pas assez à leurs devoirs, et mon boulot ne marche pas du tonerre, enfin celui qui correspond à mes études (l'autre n'est qu'alimentaire et pesant). Mes cheveux sont très secs, je ne sais plus comment me coiffer.

 

L'état "ça va pas fort". Je n'en suis pas trop fière de celui-là, c'est comme une vilaine sorcière qui m'habite, c'est ce que je me raconte quand je suis dans les autres états et que je souris avec bienveillance à mes sautes d'humeur. Quand je suis en "ça va pas fort", je trouve que mes colères sont justifiées, mon mari un gros macho fainéant qui ne fait rien que mettre les pieds sous la table avant de courir écraser un roupillon. Mes enfant me liment les nerfs consciencieusement et l'envie de les envoyer tout au bout du champs avec un canon humain me parait la seule solution raisonnable. Mes cheveux...j'envisage de me raser le crane.

 

Aujourd'hui, après avoir expliqué longuement que j'avais deux rendez-vous qui me prendraient toute la matinée, et que je ne pourais pas m'occuper des enfants, je sens mon mari dubitatif. En général, dans ces cas, je lui laisse le temps de se remettre,  de façon à lui permettre de gérer la crise (c'est à dire rester avec ses propres enfants quelques heures, la chair de sa chair, jusqu'à mon retour). Ni une, ni deux, le voilà qui prend les choses en main en me disant "tu as demandé à ta mère de les garder?".

Ma mère est depuis des années en proie à des difficultés profondes avec tout appareil téléphonique : sans fil, portable, fax... Donc, après avoir effectué chacun des numéro susceptibles de la contacter, je renonce ou bien je fais les un kilomètre et demi qui nous séparent pour lui parler en face.

Aujourd'hui, je n'ai pas le temps : je dois partir travailler. Il lance un très culpabilisant : "j'avais prévu d'aller à Marseille ce matin, j'irai cet après-midi." d'un ton de grande abnégation. "Parfait" lui réponds-je, en enfourchant ma bicyclette verte.

A la fin de la matinée, je trouve une maison vide, et malgré mes efforts, je ne sens aucune odeur de repas qui mijotte. Midi moins dix, il faut que je me bouge. J'envoie rapido un plat à base de poivron et de poulet dans la poele et mets de l'eau à bouillir pour y mettre un truc dedans pour accompagner. A ce moment je suis fumasse, la maison est exactement dans l'état où je l'ai quitté ce matin : relief de petit déjeuner, lave-vaisselle plein, odeur de poney malade dans les chambres...

A midi trente, mon mari arrive et là ce n'est pas un homme qui arrive, c'est un soldat, un guerrier épuisé, un type à qui rien n'a été épargné, un marin qui a essuyé une tempête. En fait il a voulu amener notre fils chez le médecin car celui-ci s'est blessé le petit doigt de pied. La blessure date de quatre jours, le doigt en question n'est ni tordu, ni bleu, ni même gonflé, mais notre fils s'en plaint beaucoup et a ainsi gagné le droit d'utiliser les béquilles de sa cousine.

Pour moi, fin de l'histoire. Mais lui, pauvre père naif, s'est fait avoir. Et il l'a mauvaise.  Alors autant se décharger sur moi, non ? Allez, mettons-nous à table, le plat que j'ai envoyé rapido n'a aucun succès, les enfants font une grimace qui me donne envie de leur demander quand ils comptent se prendre un appart à eux, et à la fin du repas, qui est parti aussitôt pour faire la sieste? Le marin. Bon vent.

Faut il préciser dans lequel des 3 états je suis en ce moment?

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Commentaires
M
ah bah bravo mr je ne vous félicite pas lol<br /> toi tu as trois états, pour ma part je rajouterai l'état "loosée" ... tu sais qd dans ta journée tout va de travers, que le sort s'acharne et que mes cheveux sont réduits à une touffe sur une tête qui veut dire "foutez moi la paix bordel ! " hihi <br /> à bientôt chez toi ou chez moi :) <br /> bises
K
Merci, je me sens moins seule dans l'état "ca va pas fort" ...
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  • Comment s'en sortir quand on est une mère moyenne, une épouse moyenne, une professionnelle moyenne...Pas de conseil, pas de philosophie, pas de lamentations, juste du courage! enfin pas tous les jours.
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